Jeudi 29 mai
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Si la frontière est parfois ténue du sacré au profane, l'art érotique populaire, au-delà des tabous et totems, appréhende, lui, la sexualité dans son aspect
récréatif. Cet artisanat licencieux, dénommé Curiosa, à donné naissance à une profusion de réalisations singulières : satiriques, humoristiques, empreintes de joie et de santé. Expression d'une
libre pensée, peut-on dire de l'art érotique qu'il contribue à la démocratie ? Il a pour le moins la vertu de dédramatiser une fonction trop souvent mal vécue et figure au Musée pour la plus
grande joie du public. A.P.
De la préhistoire à nos jours, un grand nombre d'objets et symboles témoignent de la vénération de l'homme
pour le miracle de la vie. La fécondité et la fertilité qui la perpétuent ont donné lieu, sur tous les continents à des cultes voués aux forces génératrices. Modelés, sculptés, peints ou gravés
ces idoles, amulettes, masques et autres objets de cérémonies constituent un
patrimoine précieux et bouleversant. Si de nombreuses religions modernes voient dans le sexe la raison de tous les maux, les religions primitives croyaient
au contraire à un lien naturel entre l'élément religieux et l'élément sexuel, constitutif de l'équilibre entre le corps et l'âme. A.P.
Le XXeme siècle plus qu'un autre a libéré une conscience de soi qui fait place au sexe et au corps, les
artistes contemporains ont largement pris en compte notre fonction amoureuse. Libre de toute pression officielle, le Musée des arts érotiques de Paris a depuis son inauguration (1997) présenté
les œuvres érotiques de plus
de 150 artistes
plasticiens. La sexualité sublimée serait-elle l'essence même de l'art ? Les expositions temporaires du Musée offrent à ses visiteurs un vaste panorama international de cette créativité
foisonnante, parfois trouble, toujours émouvante. A.P.
Au second étage du Musée qui en compte sept, est exposée une collection mythique, réalisée par Romi -
écrivain et journaliste. Cet ensemble spectaculaire de documents rares, de photos et œuvres graphiques, tous relatifs à la prostitution en maisons closes, couvre une période qui s'étend de la fin
du XIXe siècle à l'année 1946 (date de la fermeture de ces établissements en France). Un univers fantasmatique par excellence, source d'inspiration pour de nombreux artistes.
Le musée de l'érotisme de Paris partage son succès avec le quartier qui l'abrite : Montmartre (10 millions de
visiteurs par an). La vocation éducative et récréative du musée s'intègre harmonieusement à ce haut lieu de la culture et du divertissement. Une destination chargée de promesses de fêtes et
d'émotions vivifiantes. Qui sait? Peut-être un jour la zone sera-t-elle classée aphrodisiaque.
Honnètement, je ne m'y suis pas encore rendue mais dès que je peux, j'y vais et je vous raconte...
Par Naty
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